"Ah la poisse !"

Une mission simple... Une reconnaissance... Un état des lieux. Simple recensement, tâche à la difficulté plutôt négligeable, mais que nul n'apprécie faire, assurément. Pourquoi? Ennuyant, monotone, rabaissant, voire même humiliant pour certains... Mais Volo Thamp, du haut de sa noble âme et son bon coeur comprenait sans problème les soucis de certains de ses collègues. Et il savait profondément que ce travail était nécessaire à la bonne suite de toutes les opérations.

Mais en quoi consistait-il exactement, ce si dur labeur? Et bien, la Milice s'occupe des demandes de tous les habitants de Keyradin et regroupe tous les services qu'ils désirent, afin de pouvoir offrir la possibilité aux aventuriers de prêter leur force ou leur intelligence à la résolution de ces quêtes. Tout le monde est gagnant au change: les demandeurs reçoivent de l'aide, alors que les personnes aidant sont récompensées par leur enrôleur. Et la Milice se charge également de proposer des missions aux personnes ayant besoin d'argent et ne pouvant trouver de métier stable. Mais pour pouvoir proposer de tels services, le renseignement et la connaissance des alentours est nécessaire.

Ainsi l'éblouissant Chef Milicien se retrouvait aux Ruines de Hoyo, ancienne ville autrefois dévastée par de multiples éruptions volcaniques. Un village entier recouvert en grande partie par des couches de lave, tombé en poussière, détruit. Volo devait étudier ces ruines pour observer les possibles changements de l'état de ce site presque touristique, de ce musée naturel, de cette antiquité vivante. Peut-être de nouveaux horizons avaient-ils été découvert? Peut-être d'anciens vestiges avaient-ils émergé de la dure peau rocheuse qui les recouvraient? Peut-être d'autres détails étaient à remarquer et à signaler à des hommes de sciences?

Volo Thamp s'apprêtait donc à étudier en détail l'endroit et à noter les divers changements visibles par rapport aux dernières observations. C'est alors qu'il aperçu ce à quoi il s'attendait le moins en marchant en ces lieux...

Naturelle... Oui, naturelle... Des cheveux d'un vert magnifique, foncés par l'humidité, parfaitement assortis à sa tenue si légère. Si légère. A la limite de la transparence, celle-ci accrue par l'eau imprégnant le vêtement. Un minois si charmant, aux contours délicats, des yeux envoûtants d'un vert profond, de fines lèvres se mariant à la perfection avec son doux teint. Il ne lui manquait plus que des ailes dans le dos pour pouvoir la qualifier d'ange.
Quel âge avait-elle? 16 ans? Moins? Qui sait...

Volo resta figé sur place, ne sachant que faire, comment réagir. Il admirait de loin cette sublime apparition, cette jeune femme si plaisante. L'esprit du Phénix était quelque peu perturbé par une telle beauté... Il reprit alors sa marche et se dirigea vers la belle inconnue. Le regard obstrué par tant de charme, empli de mystère, de folie, de désir, le Milicien engagea le dialogue.

Tout va bien, jeune fille? Je vois que tu mouilles, tu as de quoi t'essuyer? Désires-tu te désabiller pour pénétrer dans des vêtements secs? Je crois en avoir dans mon fourre-tout...

La jeune fille se retourna rapidement vers la nouvelle voix, alors que Volo avait posé son sac à terre et plongeait une main à l'intérieur, fixant toujours la ravissante humaine. Ses yeux rencontrèrent ceux de l'angélique jeune demoiselle, et il sentit son appétit emplir son esprit. La morale et la bienséance le retinrent de tout acte stupide... Volo se contenta de sortir une serviette et une fine chemise de son bagage, et tendit ces affaires à celle qu'il contemplait sans lassitude.

Désirez-vous que je vous enfile... ces habits? Je peux vous aider, si vous me désirez. Faites attention, il faut enfoncer vos membres jusqu'au bout de chaque trou, allez au fond des manches. Mais vous me paraissez bien muette, votre bouche a-t-elle mieux à faire qu'à s'occuper de moi? Je suis Volo Thamp, je dirige tous les membres de la Milice. Quel est votre nom?

Et Volo attendit que l'envoyée des Cieux lui réponde, tenant toujours les habits secs en main, prêt à les donner à la jeune fille si elle en avait besoin.

Pour se retourner rapidement, elle s'était tournée rapidement. Surprise par la voix qui lui parlait alors qu'elle se pensait seule avec le volatile, Elorie avait fait un bond en arrière et avait regardé l'endroit d'où provenait le bruit. Dans sa tête, ses idées de corps sans tête et de démon de la pierre prenait vie et elle poussa un soupir de soulagement en voyant que ce n'était rien d'autre que quelque chose d'humain. Quelque chose ... parce qu'elle savait que tout ce que l'on voyait n'était pas forcément la vérité pure et dure.

Trop occupée à calmer les battements désordonnés de son cœur, elle écouta à moitié ce que lui disait l'inconnu plus si inconnu que ça. Elle avait réussit à capter son nom. Volo Thamp, milicien, chef de la milice pour être exacte. Et bien, on ne rencontrait pas n'importe qui dans des ruines dis donc. Le rapace s'était posé à même un tas de pierre et s'occupait nonchalamment de son plumage. En clair : 'Elorie, débrouille toi avec ce zigoto mais si il bronche, on lui fait regretter d'avoir croiser le chemin d'Elorie-la-poissarde et son fidèle allié à plume intelligent'.

Elle baissa la tête vers ses vêtements et constata qu'il dégoulinait encore de l'eau qu'elle avait reçu sur la tête peu avant. Elle allait attraper un rhume si elle continuait comme ça, sans compter que l'eau rendait le tissu moite et la collait comme une seconde peau. Elle tira dessus sans conviction pour les rendre plus flottant, sans résultat. Une moue aux lèvres, elle releva la tête et observa la chemise, tout en acceptant la serviette d'un sourire. Elle porterais jamais quelque chose d'aussi léger, trop indécent. Elle était pas une dévergondée, non mais ! Elle préférais encore attraper un rhume, c'était décidé.

Elle pencha la tête sur le côté pour commencer par essuyer ses cheveux. Il avait pris une teinte plus foncée avec l'eau et reprenait rapidement leur couleur claire habituelle, effet que lui donnait l'accident qui lui avait coûté ses cheveux verts dans sa jeunesse. Elorie passa ensuite la serviette sur ses bras et son buste pour éponger. Tant pis pour les jambes, elle survivrait. Sans cérémonie, elle rendit la serviette à Volo et se décida à répondre. Elle se plaça sous son nez, les lèvres à quelques centimètres de sa tête.

"Ça se voit que ma bouche n'était occupée à rien non ? Des troubles de la vue si jeune, dit-elle en regardant d'autorité ses pupilles, ça n'annonce rien de bon."

Elle la lâcha sans pour autant reculer.

"Vous voulez un diagnostic complet ? Je m'appelle Elorie, Elorie Maïra, guerrisseuse."

Elle lui offrit son plus beau sourire avant de finalement reculer de quelques pas.

La jeune fille accepta la serviette, mais sembla presque dégoûtée par la belel chemise en soie blanche que Volo lui tendait. Le Milicien la remit dans son sac assi calmement qu'il l'en avait sortie, et continua à regarder cette Aphrodite à l'allure elfique. Une fois sèche, elle se décida à dénouer sa langue, qui semblait bien pendue...

"Ça se voit que ma bouche n'était occupée à rien non ? Des troubles de la vue si jeune, ça n'annonce rien de bon."

Volo, autant en sa qualité d'homme que sous l'emprise de son horrible défaut, ne sut que faire. Il était littéralement figé, la visage si proche de celui de cette belle jeune fille... Il désirait embraser son corps et fuir cette sensation, mais sa bonne conscience était vaincue à plates coutures par son obsession. La lèvre inférieure tremblant, les yeux ayant cessé de cligner, Volo tentait de résister, de résister à cette tentation si forte d'enlacer la belle inconnue. Si elle restait aussi près de lui, il ne pourrait plus maîtriser son corps et la brume possédant son esprit prendrait une ampleur incomparable...

Par chance, la jeune demoisele s'éloigna de Volo et se présenta.

"Vous voulez un diagnostic complet ? Je m'appelle Elorie, Elorie Maïra, guerrisseuse."

*Elorie... Maïra... Un si beau nom... Un si beau corps...*

Volo, grâce à la distance à nouveau établie, reprit le contrôle de sa langue, l'autorisant à se mouvoir en sa bouche. Mais cette langue n'était pas vraiment maîtrisée par le Phénix, qui l'agitait sans réellement savoir ce qu'elle révélerait...

Ma vue est défaillante? Peut-être m'avez-vous tapé dans l'oeil sans le vouloir. On peut-être ai-je laissé mes yeux traîner trop longtemps sur les grâcieuses formes que cet environnement pur recèle.

Mais il ne me semble pas que je sois si jeune que vous le dites... Mon désir d'aventure m'excite encore, comme lorsque mon âme était encore totalement vierge. Ce sentiment m'habite, mais il n'est qu'intérieur, pas extérieur, qu'intérieur, pas extérieur, qu'intérieur. Il n'est nullement apparent sur mon corps chaud sous ce soleil.

Et je suis plus long que vous, autant par l'expérience que par ma la profondeur et l'élargissement de mon esprit! Mais je ne vais pas pouvoir rester à vos côtés bien longtemps, jeune Elorie... Et oui, cette embarcation que je suis déjà cule... A moins que vous ne glandiez en attendant un tuteur ferme? Auquel cas vous pouvez bénéficier de ma servitude, je me mettrai à votre disposition, pou garder votre arrière. Si toutefois vous daignez m'accompagner jusqu'au siège de la Milice de Karkien? QU'en bites-vous?

Elorie Maïra... Une guerrisseuse, elle avait tout d'une femme de bien, et elle pourrait certainement, si telle était son souhait, occuper une place au sein de la Milice...

Un bruit assourdissant, un crissement insupportable, un cri strident. Un rapace agressé. C'était de cet animal qu'il s'agissait, en déduit Volo en apercevant le volatile aux prises avec une main rocheuse sortant de nulle part. Mais si le hurlement de l'oiseau avait forcé le Chef de la Milice à plaquer fortement ses mains sur ses oreilles, il lui avait également permit de reprendre ses esprit et de récupérer une pleine conscience de lui-même.

*Mais qu'est-ce c'est que cette main??? Il faut la faire lâcher prise, car je sens que mes tympans ne vont pas supporter longtemps le gémissement suraigu de ce piaf!*

Volo connaissait ses capacités, il savait exactement quelles étaient ses options. Et il savait surtout que seule une des ses techniques spéciales pouvait le sortir de cette situation. Une main rocheuse ne pouvait pas être sensible aux flammes, surtout que si Volo se transformait en Météore vivant, l'oiseau n'en réchapperait pas. Et le Milicien n'imaginait pas paralyser l'esprit de cet ennemi rocailleux...

C'est pourquoi Volo essaya la seule échappatoire qui s'offrait à lui pour faire cesser le cri terrifié du rapace: sa technique d'alchimiste, l'Union Naturelle. Volo tenta de concentrer ses pensées uniquement sur le doigt qui tenait le plus fermement les pattes de l'oiseau, et d'un simple regard enflammé, il fit fondre la roche qui composait la poigne féroce. Un index en fusion, le volatile semblait déjà plus libre de ses mouvements, mais il n'arrivait toujours pas à décrocher sa seconde pattes de l'emprise puissante qui la retenait. Son cri atroce diminua faiblement d'intensité, sans pour autant perdre de sa puissance désagréable. Volo réitéra la manoeuvre, en visant cette fois-ci l'index, qui semblait bloquer encore le volatile. Le doigts fondit sous les yeux flamboyants et souffrants du Milicien; la roche en fusion dégoulina le long du dos de la main, séchant petit à petit, dessinant des traînées sur toute la surface extérieure du poing amputé.

L'oiseau prit ses ailes à son cou et se posa sur l'épaule d'Elorie, qui venait de retirer ses mains de ses oreilles. Elle se remettait sur pieds, reprenait ses esprits, en même temps que Volo. Ce dernier s'avança vers ce qu'il avait prit pour cible, intrigué par la nature de cette main étrange. Il étudia en détail la forme, la taille et la matière de la patte rocheuse. Mais il n'eût pas le temps qu'il désirait pour analyser cette "créature", cet "objet", car cette main s'anima sous le regard surprit de Volo.

De la terre surgit alors un personnage rocailleux de taille impressionnante. DU haut de ses quelques 3 mètres, le nouvel arrivant paraissait plutôt enragé que quelqu'un ait osé lui ôté deux doigts. Il n'avait vraiment pas l'air joyeux, le géant de terre...

*Un Golem de roche... Et bien on n'est pas sortis de l'auberge! Je crois que la fuite s'impose, il nous serait difficile de battre un tel géant... Comment va la jeune fille?*

Volo jeta un bref regard à Elorie, et vit qu'elle allait bien. Enfin, si l'on exceptait son regard surprit, terrifié par l'exhumation soudaine de ce corps rocheux... Volo et Elorie devaient quitter l'endroit rapidement, avant d'être terrassés par ce Golem imposant. Mais en avaient-ils le temps? Volo jeta un oeil à sa coéquipière, peut-être avait-elle un moyen de vaincre un tel adversaire?...

Chargé par la bête des terres, Volo se fit projeter violemment contre le sol. Mais il s'attendait à souffrir bien plus en voyant la taille et la solidité de son opposant... Alors il observa ce qui se trouvait sur lui et remarqua avec surprise qu'il ne s'agissait en aucun cas du Golem furieux... La jeune Elorie venait de se jeter sur le Milicien pour limiter les dégâts.

Volo ne voyait pas grand chose. Il était allongé sous la guerrisseuse et sa vue était obstruée par la poitrine de cette dernière, fort agréable d'ailleurs. Volo tenta de se dégager avant que son esprit ne vire à la perversité, car ce n'était vraiment pas le moment de se laisser prendre par un défaut pareil en ce dangereux instant...

"On ne peut pas le tuer !!"

D'un geste de la main il repoussa Elorie, gardant ainsi loin de ses pensées tout risque de perte de contrôle. Il se tourna vers son "amie" avec un regard désolé, puis se concentra sur le Golem.

*En effet, nous n'avons que peu de chances de réussir à vaincre cet ennemi... Et si la demoiselle ne peu rien faire non plus, nous n'avons d'autre choix que la fuite... Peut-être que l'oiseau suffira à nous enfuir à pieds. Sinon, je devrai aviser.*

Volo saisit le bras d'Elorie et l'aida à se relever. Le Golem était occupé à chasser le volatile qui avait prit sa tête comme orbite. Les deux compagnons devaient profiter de cette diversion pour se sauver. Comme ils n'étaient pas spécialement loin de l'ennemi, Volo marcha doucement, reculant pas à pas. Il passait derrière d'anciennes constructions pour tenter de se cacher au mieux. Il lâcha la main d'Elorie et s'accroupit derrière une grosse dalle de pierre. Le bois se toruvait à une centaine de pas, mais le passage qui reliait la position actuelle des deux fuyards à la forêt était totalement découvert. Volo et Elorie devaient faire vite s'ils ne voulaient pas être repérés par le Golem. Et Volo doutait que l'oiseau de la jeune femme ne les camoufle sur toute leur traversée...

Il chuchota à sa camarade de fuite.

Votre oiseau, il faudrait qu'il attire le Golem à l'opposé pour que nous puissions passer sans être repérés... Parce que s'il nous course, c'en sera vite fait de nous... Vous pensez pouvoir demander à votre volatile de le retirer du passage?

Volo avait touours une solution au cas où ils seraient repérés, mais il préférait ne pas devoir y recourir. Il préférait qu'ELorie puisse diriger son oiseau et qu'ils puissent tous les deux se réfugier dans la forêt.

"Je m'occupe du Golem. Pendant que Thunderer et moi on s'occupe à faire diversion, vous, vous vous dirigez justement à l'opposé du bois. C'est un véritable repaire de bestiole pas très folichonne là bas. Je préférerais autant ne pas avoir votre mort sur la conscience. Ne vous retournez jamais. Vous devriez rencontrer quelqu'un en chemin."

Normalement ...

Sans s'expliquait, Elorie fit passer la anse de son sac par dessus sa tête et le tendit au Milicien. Signe pour ces mystérieux 'quelqu'un' qu'il n'était pas méchant. Jamais la guerrisseuse ne donnerait son précieux sac à un crétin de première. Elle y tenait trop.

La Golem, toujours occupé par le rapace, s'était éloigné de leur position et Elorie en profita pour se relever de derrière son tas de pierre, tout en aidant le milicien à en faire de même. C'était pas tout ça, mais elle avait pas toute la journée elle.

"Allez-y !"

Maintenant, à elle. Son idée était simple : apparaître et disparaître tout en attirant leur ennemi le plus loin possible, avec l'aide de Thunderer.

Une minute de concentration plus tard et Elorie était invisible aux yeux de tous. Elle quitta son coin pour s'approcher de leur assaillant ainsi que de son compagnon à plume.

HJ : Pas terminé